Stranglehold sur Xbox 360 Jeu Video

Dans la catégorie jeu d'action, je demande le dernier titre produit par John Woo? Strangelhold... Le maître du cinéma d'action se met ainsi au jeu vidéo grâce à Midway et nous propose à cette occasion une suite vidéo-ludique au film "Hard Boiled" intitulé en français "A toute épreuve". Si Max Payne était à l'époque un véritable hommage aux films d'action du cinéaste hong_kongais, sa parfaite incarnation n'est autre que Stranglehold. Il faut rendre à César ce qui appartient à César.

Autant le dire tout de suite, nous n'allons pas nous attarder sur le scénario coup de poings de ce jeu vidéo... Les amateurs du film éponyme seront heureux de retrouver Chow Yun Fat dans le rôle de l'inspecteur Tequila et de le contrôler tout au long de l'aventure, mais la plupart d'entre vous se ficheront totalement de l'histoire, loin d'être originale. En définitive, le scénario du jeu reprend les vieux clichés des films d'action sur fond de kidnaping, de vengeance et de trahison. On ne s'attardera pas là dessus car comme dans tous les bons films d'action made in John Woo, l'histoire n'a que très peu d'importance dans le fond.

Ce qu'il y a d'important dans Stranglehold, c'est le gameplay qui nous plonge aux commandes d'un personnage de film d'action. Niveau ambiance, on retrouvera les fameux gunfights au ralenti avec une arme dans chaque main ou encore le désormais classique lâché de colombes... Les personnages jouent la plupart du temps les poseurs dans les cinématiques, ce qui nous rapproche encore plus d'un film d'action. On se sent bien immergé dans un film de John Woo, on ne réfléchit pas, ou alors très peu...

Dès la première séquence, on se rend rapidement compte que le titre de Midway ne nous laissera pas le temps de souffler. Les adversaires arrivent à foison, et il faudra les éliminer pour pouvoir avancer dans le jeu... Heureusement pour vous, l'inspecteur Tequila n'est pas homme à se laisser faire et possède à son actif une pléthore de mouvements spéciaux pour se défendre. Le personnage principal est ainsi capable de ralentir le temps à de multiples occasions à l'instar de Max Payne. Il est aussi capable de grimper sur les rampes d'escalier pour les escalader ou glisser tout simplement dessus au ralenti... Dans le même ordre d'idée, Tequila peut prendre appui sur un mur pour effectuer une acrobatie au ralenti tout en canardant ses ennemis. Tout ce que peut faire un héros de film d'action, on peut le faire dans Stranglehold. Les acrobaties à votre disposition relayent Max Payne au rayon des jeux pour enfants... A noter que ces actions au ralenti se déclenchent automatiquement lorsque l'on grimpe sur une rambarde ou que l'on effectue une action stylisée, et qu'elles peuvent être activées à tout moment, tant que la jauge de Tequila Time n'est pas vide bien entendu.

On prend plaisir à effectuer des scènes d'action comme au cinéma et c'est d'ailleurs le but avoué des développeurs. Pour nous immerger dans encore plus d'action, ils ont en outre tenu à rendre la plupart des éléments destructibles... Ainsi, le moteur graphique permet au joueur de tout détruire ou presque dans l'environnement. Les cageots, pancartes, murs, enseignes et j'en passe, sont dommageables, et il vous sera possible d'utiliser l'environnement à votre avantage pour tuer vos ennemis... Disons que trois adversaires vous canardent en dessous d'une enseigne, il vous suffit de la faire tomber sur eux pour vous sortir de cette situation difficile, rapidement et avec classe. D'autant que vos actions sont soumises à un système de points qui vous permet par la suite d'acheter du contenu pour le mode multijoueurs au bar, bar où l'on peut retrouver par ailleurs le fameux John Woo modélisé pour l'occasion.

Pour faire varier les plaisirs, les développeurs ont décidé d'intégrer des séquences appelées Mexican Standoff qui nous proposent juste d'éviter les tirs de vos adversaires en esquivant avec le stick gauche et en essayant de les canarder via un viseur. A noter que dans ces séquences, l'inspecteur Tequila ne bouge que la partie haute de son corps, il esquive au ralenti les balles de ses adversaires, à l'image d'un Neo dans Matrix. Sympa mais vite rébarbatif.

Dans un esprit constant de nous offrir un plaisir de jeu intense et fort, nos amis les développeurs ont inclus quatre options distinctes qualifiées de bombes Tequila qui ne sont utilisables qu'après avoir tué quelques adversaires ou avoir trouvé au préalable de petites grues en papier. Une jauge en cercle se remplit vous permettant d'utiliser des capacités. La première, demandant une petite partie de la jauge, vous permet de guérir vos blessures. Très utile dans un jeu où l'on se fait canarder constamment. La seconde capacité est en fait un mode tireur d''élite qui vous fait passer en vue subjective et qui vous propose au ralenti, une nouvelle fois, de viser une partie du corps de votre adversaire pour la dégommer. Libre à vous de viser la partie que vous désirez sachant que l'effet sera à chaque fois différent. Une fois la balle tirée, la caméra suit alors sa trajectoire jusqu'à la cible, nous dévoilant une cinématique bien sanglante où l'on peut voir notre adversaire périr ou souffrir selon l'endroit où on a décidé de tirer. La troisième capacité met le héros dans une sorte de mode rage où il mitraille sans limite tout ce qui se présente devant lui, particulièrement pratique pour tout détruire dans la joie et la bonne humeur. Quant à la dernière, il s'agit d'une action qui permet de tuer tous les adversaires présents dans les environs, une cinématique démarre alors montrant Tequila mitraillant tout autour de lui. A noter la présence des fameuses colombes dans cette cinématique...

La plupart des niveaux s'achèvera avec un affrontement contre un boss. Ces séquences particulièrement inouabliables rappelleront les plus grands films d'actions de John Woo et sont la plupart du temps très ardus.

En terme de réalisation technique, puisqu'il faut bien l'évoquer à un moment ou à un autre, le titre n'est pas une tuerie graphique. La modélisation des personnages hormis Chow Yun Fat fait parfois défaut et nous donne l'impression de ne pas être sur une console nouvelle génération. Heureusement, la gestion impeccable des explosions et de la destructibilité de l'environnement impressionent énormément. Et il faut bien avouer que ça claque pas mal dans le feu de l'action. Le pari de nous immerger dans un film d'action 100% pur jus est donc réussi et on peut donc difficilement se plaindre.

Dans l'absolu, on ne peut pas reprocher grand chose à ce Stranglehold qui s'assume tel qu'il est, un jeu d'action où réfléchir est une option, de la pure adrénaline et un exercice de style sans nul doute. Bien entendu, le jeu est peu varié et il n'est pas conseillé d'essayer de le terminer d'une traite sous peine de voir s'installer une très grande lassitude... Il vaut mieux y jouer par petits bouts, au compte-gouttes, histoire de découvrir le jeu au fur et à mesure et afin de se défouler après une longue et dure journée, d'autant que la durée de vie est assez courte en solo. Il ne vous faudra pas plus de 6 heures pour achever le scénario principal, mais un mode multijoueurs est là pour augmenter la durée de vie. Ce mode, jouable évidemment sur le Xbox Live, permet de prolonger le plaisir à plusieurs et même d'incarner à terme le fameux John Woo. Excellent tout simplement...

En conclusion, Stranglehold est un jeu d'action d'exception. Certainement, le meilleur titre du genre depuis longtemps et qui le restera encore quelques années durant. Par contre, un homme averti en vaut deux et si vous n'êtes pas un tant soit peu friand de ce type de jeu, il vaudrait mieux que vous passiez votre chemin. Les autres et plus particulièrement les amateurs de cinéma d'action seront aux anges. Une réussite incontestable.